En prélude à l’élaboration d’une Stratégie Nationale du Handicap à Djibouti, l’ANPH en collaboration avec l’INSD, a lancé une enquête sur la prévalence du Handicap en république de Djibouti.
L’enquête qui a ratissé large se voulait exhaustive pour recueillir suffisamment de données statistiques permettant de cartographier de manière holistique la situation du handicap dans le pays et obtenir ainsi une description complète et fidèle à même de servir à la création d’une base de données de référence.
D’où l’accent particulier mis sur les dimensions quantitatives et qualitatives des situations de handicap et leurs manifestations dans notre pays, à travers notamment une évaluation de l’égalité des chances dans l’accès des personnes en situation de handicap aux structures de santé, à l’éducation, à l’emploi, à la vie citoyenne et aux différentes prestations sociales.
En outre, il s’agissait de déterminer les besoins sociaux des personnes handicapées afin de leur assurer un pack de services, y compris l’élaboration de programmes et de politiques en matière de prestation de services et l’évaluation de ces programmes et services.
L’innovation de cette enquête spécifique ENPH par rapport aux enquêtes précédentes auprès des ménages telles que EDAM4-IS de 2017 est l’utilisation plus complète de l’approche du Groupe de Washington qui permet d’appréhender le niveau ou le degré difficulté de chaque type de
andicap à travers les six domaines fonctionnels suivants : Visuelle, Auditive, Motrice, Concentration et Mémoire, Auto Entretien, Communication.
Les séries de questions du Groupe de Washington comportent quatre modalités de réponse qui déterminent le niveau de difficulté de chaque handicap :
Cette dernière modalité exprime l’extrême gravité ou la déficience totale. Par exemple pour la vision, le degré de difficulté 4 signifie que la personne « ne peut pas du tout voir », c’est-à-dire qu’elle est aveugle ; dans le cas de la communication (langage), la personne est muette ; dans le cas de la mobilité la personne est infirme.
Ainsi l’approche du Groupe Washington permet de déterminer plusieurs prévalences selon le niveau de difficulté souhaité, et la prévalence du handicap selon l’inclusion des niveaux de handicap pour définir les personnes en situation de handicap.
Dans cette étude, les niveaux 3 (beaucoup de difficultés) et 4 (ne peut pas du tout) ont été retenus pour estimer la prévalence des handicaps au sein de la population des personnes âgées de 2 ans et plus.
Une personne est donc en situation de handicap si elle a au moins un handicap de niveau 3 ou de niveau 4 dans l’un au moins des six domaines fonctionnels.
Les principaux résultats identifiés à l’issue de l’enquête de prévalence du handicap aujourd’hui sont :
Les taux prévalence du handicap de la motricité (5,2%) et de la vision (4,8%) sont plus élevés que ceux des autres handicaps au niveau national: l’handicap d’auto entretien (4,4%), l’handicap de communication (4,1%), l’handicap cognitif (4,0%) et l’handicap auditif (3,7%),
L’enquête nationale de prévalence menée en décembre 2019 sur plus de 10 000 ménages a permis de déterminer un taux de prévalence de 8,5%.
Bien que les causes n’aient pas été identifiées, le taux de prévalence du handicap fluctue parfois significativement entre les 5 régions et la capitale:
Obock 10%, Tadjourah 7,7%, Djibouti 8,7%, Arta 7,8%, Dikhil 3,5%, Ali Sabieh 13,3%
Concernant l’éducation, 66,9% des personnes vivant avec un handicap interrogé n’ont jamais fréquenté l’école par rapport à 43,5% pour les personnes vivant sans handicap. La comparaison des pourcentages par genre montre que les femmes handicapées n’ont pas accès à l’éducation (73,7%). Pour les individus qui ont été́ à l’école, les pourcentages des femmes sont inférieurs à ceux des hommes à tous les niveaux.
Près de 79,4% des personnes handicapées en âge de travailler se sont déclarées inactives contre 43% seulement parmi les personnes vivant sans handicap. Le taux d’inactifs est particulièrement élevé chez les femmes (85,1%) contrairement aux hommes (72,8%).
Selon les résultats de l’enquête, seulement le tiers (33,0%) des personnes vivant avec handicap ont déclaré être couverts par l’assurance maladie universelle soit deux fois moins que les personnes vivant sans handicap. Les personnes handicapées sont 35,0% en milieu urbain et 23,1%.
Outre, les résultats obtenus, l’enquête recommande: